L'AVENIR DE CANAL+ REUNION SELON RODOLPHE PACAUD

Depuis 1998, Canal + étend la diffusion de son offre à d’autres modes de diffusion que le satellite. Après le mobile chez SFR, la diffusion par l’intermédiaire des fournisseurs d’accès internet (FAI) s’est particulièrement développée ces dernières années, grâce à l’augmentation du débit internet disponible chez les particuliers.

« Les opérateurs veulent élargir au maximum leur offre de programmes, pendant que nous souhaitons élargir autant que possible l’offre de supports sur lesquels nous sommes disponibles, afin de toucher le maximum de Réunionnais », explique Rodolphe Pacaud, directeur général de Canal + Réunion.

La société de télévision payante réalise un chiffre d’affaires annuel de 95 millions d’euros et détient 80 % des parts de marché. En mars 2010, l’auto-distribution des programmes de Canal+ et Canalsat a démarré sur Canal Connect, la marque internet de Canal + développée en partenariat avec Outremer Télécom en 2009.

Puis, un premier contrat d’auto-distribution avec un opérateur externe a été signé avec Only en octobre 2011. Puis SFR et Orange ont suivi en juin dernier.  Après 18 mois de démarrage, Rodolphe Pacaud préfère rester secret sur le nombre d’abonnés qui passent aujourd’hui par le système d’auto-distribution. « Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements, lâche-t-il.

Contrairement à la métropole, où la télévision par ADSL a explosé pour devenir un véritable vecteur de diffusion de la télévision, Rodolphe Pacaud n’attend donc pas de révolution au plan local. « La diffusion de l’offre télévisée par l’ADSL est un tournant important, mais ça ne bouleverse pas le paysage audiovisuel réunionnais, affirme le dirigeant.

Assistera-t-on au même engouement pour l’ADSL à la Réunion qu’en métropole ? Je pense que non. Il devrait rester ici un mode de diffusion et de distribution complémentaire du satellite. »

Car l’offre ADSL présente néanmoins l’inconvénient de ne pas permettre l’accès à la HD (Haute définition), ni à la totalité des options de programmes, ni à la gratuité de l’enregistreur numérique (PVR) notamment.

En revanche, Rodolphe Pacaud assure qu’il n’existe aucune différence de qualité de perception, ni de prix, ente l’ADSL et le satellite. « Le prix de l’abonnement à Canal + et Canalsatellite est le même, que l’abonné passe par un opérateur ou par le satellite, explique le dirigeant.

Nous allons aussi nous ouvrir sur les tablettes et les smartphones, si possible dès 2012, et sur tous les modes de distribution que l’on peut imaginer. Nous travaillons sur la notion de “ce que je veux, quand je veux, où je veux”. »

De plus, Canal + Réunion espère ainsi passer de 160 000 abonnés aujourd’hui à 200 000 abonnés en 2015. Il mise aussi pour cela sur une stratégie d’élargissement des gammes d’offres, avec un prix plancher actuel de 8 euros par mois pour 31 chaînes.

« Mais la concurrence est dure, lâche Rodolphe Pacaud. Après Parabole, sont venus la plupart des opérateurs ADSL. Le marché est très difficile. Mais grâce à notre présence depuis 20 ans nous avons une véritable expérience de la télévision à péage, et de ce qu’en attend la population locale.

Nous possédons une longueur d’avance sur les FAI. C’est ce qui fait notre force, et c’est ce sur quoi nous nous appuyons pour développer nos offres et garder notre position de leader. À nous de conserver cet avantage concurrentiel, avant que les autres ne nous rattrapent ! »

Le directeur de Canal + n’exclut pas pour cela d’être distribué par d’autres FAI. « Nous n’avons pas vocation à rester exclusifs auprès des opérateurs avec lesquels nous avons signé jusqu’ici, déclare-t-il.

Cependant, ce type de projets est complexe à mettre en œuvre en terme d’ingénierie technique. Il nécessite entre 9 et 12 mois. Ce n’est donc pas un hasard si les opérateurs qui nous distribuent aujourd’hui sont aussi les premiers du marché. Il leur a fallu des ressources humaines et financières relativement importantes pour monter le projet. » Aucun autre opérateur ne devrait donc diffuser l’offre de Canal + d’ici la fin de l’année.

En revanche, Rodolphe Pacaud annonce : « Nous prévoyons de grosses évolutions de notre offre en fin d’année. »

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