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31 mars 2012

Les Cinq milliards investis par l'OPT en capacités satellitaires sur IS18 sont pas adaptés pour offrir le haut-débit pour tous

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L'OPT a dépensé cinq milliards de Fcfp en 2009 pour acheter des capacités satellitaires sur le satellite IS18. Celui-ci a été lancé l'année dernière et le changement entre l'ancien satellite IS701 et le nouveau IS18 a eu lieu dans la nuit du 28 au 29 novembre 2011.

À l'époque de l'achat, Jacqui Drollet, alors ministre du Tourisme, chargé de l'Économie numérique dans le gouvernement Temaru, expliquait que OPT n'aurait plus besoin de louer ce service qui représentait un budget de “500 ou 600 millions de Fcfp par an”, selon les chiffres de Jacqui Drollet.

Sauf que ce changement n'a finalement pas révolutionné l'accès à Internet dans les îles, comme promis. Encore pire, “les technologies satellitaires qui sont employées ne sont pas forcément très adaptées à un déploiement de l'ADSL”, explique Moetai Brotherson, directeur du cabinet du vice-président Antony Géros, en charge de l'Économie numérique.

C'est un ensemble de choses qui ne serait pas adapté : “C'est à la fois le type de signal qui est transporté et les équipements qui sont au sol pour réceptionner et émettre le signal.” Conséquence, les îles n'auront pas le haut-débit. Pas tout de suite.

Aujourd'hui, Honotua dessert Tahiti et les îles Sous-le-Vent. Tikiphone propose de l'Internet mobile grâce à sa clef 3G mais la technologie disponible reste le EDGE, soit du bon 2G. Si la société voulait faire mieux, elle devrait changer ses antennes, ce qui a un coût, bien trop élevé pour le nombre possible d'utilisateurs.

Selon une source bien informée, installer une antenne 3G dans une île comme Raroia coûterait 17 millions  de Fcfp et son entretien sept millions de Fcfp par an. Environ 160 personnes vivent sur l'île. Tikiphone propose donc des “solutions de connexion”.

Seulement, lors du Festival des Marquises, le problème est devenu si important que les organisateurs ou les participants ont souhaité une connexion plus rapide. Des antennes ont été boostées et un camion mobile faisant office d'antenne est venu en support.

Cela a suffi à absorber le pic de trafic mais les connexions n'ont pas été plus rapides. “Il y a un certain nombre d'équipements terrestres qui sont à mettre à jour.

Et quand bien même on les mettrait à jour dans la technologie utilisée actuellement, on n'est pas totalement assurés de pouvoir offrir le même type de services que celui qui est fourni sur Tahiti ou aux îles Sous-le-Vent”, explique le dircab du vice-président.

Pourtant, le haut-débit dans les îles est “la priorité” du vice-président, soutient Moetai Brotherson. Une solution mieux adaptée pourrait avoir été trouvée par les autorités. Les techniciens de l'OPT planchent actuellement avec une société appelée OBBB.

“Une société qui a pour ambition d'apporter Internet aux trois milliards d'individus qui en sont aujourd'hui dépourvus. Plutôt que d'avoir un satellite avec un cône de couverture très large, ils utilisent un maillage de satellites placés beaucoup plus bas et ont un temps de latence, entre le moment où le signal part de la terre, rebondit et revient, qui est bien moindre que les satellites, du type de ceux qu'on utilisait jusqu'à présent.

” Les îles Cook auraient fait ce choix. OBBB serait donc un “tuyau” mieux adapté. Un changement d'antennes n'est pas au programme. Avec ce système, il suffira d'installer un équipement relais central sur l'île qui émettra et réceptionnera le signal envoyé par OBBB.

Les capacités satellitaires achetées cinq milliards ont bien une utilité aujourd'hui : télé, Internet et téléphone mobile passent par elles. Si Honotua connaît une défaillance, le satellite permet de prendre le relais et donc de garder la Polynésie connectée et il dessert les îles des archipels. Mais cinq milliards, c'est quand même une grosse somme, le montant du prêt de Tikiphone au Pays.

L'achat de ces capacités sur IS18 aurait-il été une erreur ? “On ne peut pas considérer que c'est une erreur car en matière de technologie, on fait avec ce qui est disponible à l'instant T. La solution OBBB est toute récente. Il n'y a pas que la fourniture de la téléphonie et de l'Internet dans les archipels éloignés, la capacité satellitaire est là également en back up de Honotua.

Il fallait bien prendre une option à l'instant T. Au moment où ce choix a dû être fait, la solution OBBB n'était pas disponible”, souligne Moetai Bortherson.

[les nouvelles]

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