PASSAGE AU TOUT NUMERIQUE REUSSI POUR LES DERNIERES REGIONS D'OUTREMER

Simultanément au Languedoc-Roussillon, dernière région de Métropole à passer au tout numérique avant-hier, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Mayotte ont été les dernières régions de l'outre-mer à s'y convertir. Un passage en douceur et sans difficultés particulières, souligne Michel Kops, délégué général à l'outre-mer du GIP France Télé Numérique, qui met en avant le très faible nombre d'appels aux centres téléphoniques (quelques dizaines) dans les 24 heures qui ont suivi l'arrêt de l'analogique.

« La couverture de la population est, dans l'ensemble des territoires de l'outre-mer, supérieure à 95 % et le taux de couverture de l'analogique est quasiment partout maintenu ou amélioré », se félicite-t-il. C'est en particulier le cas en Nouvelle-Calédonie, où le réseau parallèle installé a été reconnu et renforcé grâce à l'effort des collectivités locales et du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.

Contrairement à la métropole où le passage au tout numérique s'est étalé dans le temps, celui-ci s'est organisé en une année seulement en outre-mer, entre le 30 novembre 2010, où le réseau Tempo a été fermé et remplacé par les 8 chaînes TNT diffusées en outre-mer, et le 29 novembre de cette année, date où les derniers territoires ont basculé.

Michel Kops rend d'ailleurs hommage à Alain Mear, conseiller au CSA et président du groupe de travail outre-mer, qui a su imposer cette idée de remplacer la chaîne de rediffusion Tempo − peu regardée − par le réseau TNT. Un hommage que lui rend également Rachid Arhab, conseiller au CSA et vice-président de ce groupe, présent en Guyane à l'occasion de l'arrêt de l'analogique et qui a symboliquement appuyé sur le bouton d'arrêt à l'émetteur du Tigre, près de Cayenne : « Une idée de génie d'Alain Mear », a-t-il estimé.

« Si le succès est au rendez-vous, c'est largement dû à la qualité et à l'efficacité de la communication mise en place », a estimé Michel Kops, qui souligne « le rôle déterminant de l'excellent travail réalisé par Laurence Zaksas-Lalande », la responsable de la communication, et celui de Dominique Meunier, en charge de la coordination des délégués régionaux et de la coordination technique.

« La situation dans chaque bassin était différente et le processus n'était pas industrialisable : nous avons dû à chaque fois mener des actions personnalisées », a indiqué Michel Kops, se félicitant de la bonne collaboration avec les stations d'outre-mer et avec la direction de France Télévisions à Paris.

« Les radios et télévisions publiques et même les chaînes locales privées ont largement relayé nos messages, et nos actions de proximité sur le terrain ont été facilitées par l'implication des élus locaux et le travail des référents communaux que nous avons mis en place », a ajouté Michel Kops. Il a également souligné l'importance de la solidarité intergénérationnelle : « Le numérique parle plus aux jeunes que la télé. »

Un important plan d'aides financières avait été mis en place, mais il a finalement été très peu utilisé, à peine 10 % de l'enveloppe prévue initialement ayant été réclamés. « C'est peut-être en partie parce que, s'agissant de la télévision et de l'enrichissement de l'offre, les populations ont voulu elles-mêmes se prendre en charge », selon Michel Kops. Il rappelle qu'il reste six mois après le basculement aux bénéficiaires potentiels pour se manifester.

Quant à la qualité de l'offre, Michel Kops souligne l'excellent accueil fait en particulier à France 5 et Arte. Mais il dit également avoir entendu des remarques − en particulier à la Réunion − sur une offre numériquement inférieure à celle de la Métropole. « TF1 et M6, dont les programmes sont largement repris sur les chaînes privées locales − et intégralement dans les offres payantes − ne veulent pas venir en TNT », répond Rachid Arhab.

Après le passage en hertzien numérique de 2 à 8 chaînes du service public (et de chaînes privées), la prochaine étape en Guyane sera l'augmentation de l'offre et l'arrivée de la HD...mais pas tout de suite !

[satellifax]

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